En 1840, les habitants de la rivière du Sud-Ouest, sous l'impulsion des Irlandais catholiques, adressent une requête à l'évêque de Montréal pour la création d'une paroisse et la construction d’une église. La première chapelle est construite en 1842, et le prône y est fait en anglais et en français jusqu'en 1905. Le 23 mars 1846, Mgr Ignace Bourget, archevêque de Montréal, signe le décret d'érection canonique de la nouvelle paroisse, dédiée à sainte Brigide, une sainte irlandaise amie de saint Patrick.
En 1851, environ 200 colons nés en Irlande vivent à Sainte-Brigide-d'Iberville, témoignant de la forte présence irlandaise dans la région. Les terres attribuées à ces colons sont connues sous le nom de « rang des Irlandais ». Les Irlandais catholiques établis le long de la rivière du Sud-Ouest forment une communauté prospère, contribuant activement au développement agricole et économique de la région.
La présence d’Irlandais protestants est également notable dans la région. Près d’Henryville, dans la seigneurie de Sabrevois, ainsi que dans la seigneurie de Saint-Athanase, on retrouve une population protestante irlandaise importante, signe de l’attrait qu’exerçait la région sur ces nouveaux arrivants. En tout, environ 900 colons nés en Irlande vivaient alors dans la haute vallée du Richelieu.
Les deux premières écoles de la paroisse Sainte-Brigide sont fondées par la communauté anglophone : une école protestante en 1822 et une école catholique en 1829. Cependant, la francisation de la région progresse avec le temps, et en 1913, le conseil municipal décide que tous les avis publics seront désormais rédigés uniquement en français.
Depuis les années 1960 et 1970, la région attire de nouveaux arrivants venus des Pays-Bas, de Suisse et de Belgique, qui s’établissent à Sainte-Brigide pour se consacrer à l’agriculture.
L’héritage irlandais demeure bien vivant à Sainte-Brigide-d'Iberville. Les armoiries de la municipalité arborent le chardon et les trois feuilles de trèfle, symboles de l'Écosse et de l'Irlande, en hommage aux deux peuples fondateurs de la région.
Sources :
Municipalité de Sainte-Brigide d’Iberville
Musée du Haut-Richelieu
Société du patrimoine de Sainte-Brigide
Campey, Lucille H. (2024). Les pionniers irlandais du Québec et de l’Ontario : fermiers, ouvriers et bûcherons (Annie Bergeron, Trad.). Québec : Les éditions du Septentrion.